Legge


10 Ch'âu observed, 'Since you say-- "The will is chief, and the passion-nature is subordinate," how do you also say, "Maintain firm the will, and do no violence to the passion-nature?"' Mencius replied, 'When it is the will alone which is active, it moves the passion-nature. When it is the passion-nature alone which is active, it moves the will. For instance now, in the case of a man falling or running, that is from the passion-nature, and yet it moves the mind.'

 

Mencius


2 A 2

10- 既曰:『志至焉,氣次焉』,又曰:『持其志,無暴其氣』者,何也?”

- 曰:“志壹則動氣,氣壹則動志也。今有蹶者趨者,是氣也,而反動其心。”

10 - 既曰:『志至焉,气次焉』,又曰:『持其志,无暴其气』者,何也?”

- 曰:“志壹则动气,气壹则动志也。今有蹶者趋者,是气也,而反动其心。”

Couvreur


10 Koung suenn Tch’eou reprit :

— Après avoir dit que l’esprit est la partie supérieure de l’âme, et la sensibilité, la partie inférieure, vous avez ajouté qu’il faut veiller avec soin sur l’esprit, et ne pas léser la sensibilité. Comment cela ?

Meng tzeu répondit :

— Lorsque l’esprit s’applique tout entier à une chose ; il excite la sensibilité. Lorsque celle-ci est tout entière à une chose, elle trouble l’esprit. Ainsi, lorsqu’un homme trébuche ou court ; la sensibilité est excitée, et à son tour elle agite et trouble l’esprit.

L_Mencius_06.html
L_Mencius_04.html

Levy


- Puisque vous avez dit que le souffle suit, là où va la volonté, que signifie « Maintenir sa volonté sans faire violence à son souffle » ?

◊ Unifiée, la volonté anime le souffle, lequel, unifié, anime aussi la volonté. Or, que l'on tombe ou court, c'est par un effet du souffle, mais il réagit sur l'esprit.

Lacan  - 20 janvier 1971


Je ne sais pas, je vous donne un exemple: dans Mencius, [ce sont...?] des livres fondamentaux, canoniques, de la pensée chinoise, il y a un type qui est son disciple d'ailleurs, qui n'est pas lui - mais qui commence d'énoncer des choses comme ceci : « Ce que vous ne trouvez pas du côté du yá (c'est-à-dire du discours) ne le cherchez pas du côté de votre esprit » — cela, je vous traduis esprit, c'est xīn , mais ça veut dire qu'il désignait par xīn qui veut dire le cœur, ce qu'il désignait, c'était bel et bien l'esprit, le Geist de Hegel.

    Mais enfin cela demanderait un tout petit peu plus de développement. Et si vous ne trouvez pas du côté de votre esprit, ne le cherchez pas du côté de votre 氣‭ () c'est-à-dire de ce que les Jésuites [il s'agit de Couvreur] traduisent comme ça, comme ils peuvent, en perdant un peu le souffle, de votre sensibilité. Je ne vous indique cet étagement que pour vous dire la distinction qu'il y a entre ce qui s'articule, ce qui est du discours, et ce qui est de l'esprit du moins pour l'essentiel.

    Si vous n'avez pas déjà trouvé au niveau de la parole, c'est désespéré, n'essayez pas d'aller chercher ailleurs au niveau de l'esprit. Meng Zi, Mencius se contredit, c'est un fait, mais il s'agit de savoir par quelle voie et pourquoi. Ceci pour vous dire qu'une certaine façon de mettre au premier plan ce qui s'appelle discours, c'est pas du tout quelque chose qui nous fasse remonter à des archaïsmes, parce que le discours à cette époque, à l'époque de Mencius, était déjà parfaitement articulé et constitué.


Retour
sommaireL_Mencius_00.html

1 - 3      4 - 5      6 - 8      9      10      11 - 13      14 - 15      16      17      18 - 19      20 - 22      23 - 25      26 - 28