Séminaire de Michel Guibal

2008 - 2009

novembre


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Introduction


Le grand tremblement de terre a eu lieu dans la province de Sichuan en Chine le 12 mai 2008. Environ 3 mois après, je suis allé dans cette région. J’ai travaillé là 56 jours dans le cadre de MSF (Médecins Sans Frontières). Je suis chinois, et avant, j’ai étudié et travaillé environ dix années à Chengdu, la capitale de Sichuan qui est près de la région du séisme, donc, pour moi, je n’ai pas grand problème sur la langue chinoise et le dialecte, ainsi que sur la culture chinoise et locale.

Quand j’ai été , la majorité des survivants avaient quelques symptômes de PTSD (Post-traumatic stress disorder) [1] : le deuil, l'insomnie, le mal à la tête, l’irritation, l’amnésie, la crainte, la dépression, etc… Mais, il n y eut pas beaucoup de gens qui arrivèrent à la maison de consultation pour chercher l’aide de “psy”. On peut trouver quelques causes :

1. Après 3 mois, Beaucoup de gens se sentirent plus mieux qu’au début du séisme. En ce moment-là, Les symptômes de PTSD n’ont pas augmentés.

2. Pour la majorité chinoise, la « maladie psychique » (心理病 xinlibing) est toujours terrible, il y a un malentendu, l'on pense généralement que seulement les gens qui ont une maladie mentale ont besoin l'aide de “psy”. C'est un scandale que quelqu'un ai une maladie mentale, donc quand l’on se présente, selon l’habitude de MSF, en proposant de donner une aide “psy”, la première réaction des gens locaux est le refus.

3. Beaucoup de gens ne savaient pas que ce sont les symptômes de “psy”, s’ils ne supportaient pas les symptômes, ils demandaient des médecins (mais pas psychiatres) pour obtenir quelques médicaments.

4. Le collectivisme et la culture chinoise ont beaucoup d'influence pour le retour à la vie normale. Par exemple, dans le séisme, si un membre de famille a été perdu, et que le cadavre n’a pas été retrouvé, la famille a posé son vêtement et son chapeau comme le vrai cadavre dans le cercueil, a fait la cérémonie funèbre, et puis, a constitué une tombe. C’est la tradition chinoise. Anciennement, les Chinois faisaient déjà comme ça, la tombe, dans laquelle il y a le vêtement et le chapeau, s’appelle « yiguanzhong (衣冠冢) » [2]. Bien sûr, cette tombe est différente que la vraie tombe, mais, quand on n’a pas trouvé le cadavre, c’est pas de mauvaise méthode pour le travail de deuil.

5. L’auto-traitement. Je pense, beaucoup des survivants savent comment se soigner, si parfois ils se sentent mal, ils utilisent quelque méthode traditionnelle, ou inventé par eux-même.

Ici, pour expliquer, je veux parler une histoire que j’ai vécu sur le terrain. c’est sur un enfant, il a 2
ans quand le séisme a lieu. Il a perdu son grand-père qui l’aimait beaucoup. Quand le séisme a eu lieu, son grand-père, et huit autres gens, creusèrent dans la montagne pour chercher du minerai (chaux [3]), et la montagne s’écroula… Après le séisme, l’enfant maigrit trop vite. Sa mère laissa des médecins l’examiner. Les médecins pensèrent que ce garçon pris une grande peur. Ils lui donnèrent quelque médicament et quelque nourriture, mais, ce garçon ne recouvra pas sa santé, il resta maigre. Environ un mois et demi après le séisme, un jour, avec sa grande-mère, dans un marché, il vit un jouet-pelleteuse, il voulut prendre un. Mais, pour sa grande-mère, ce jouet est cher, elle ne voulut pas l’acheter pour son petit-fils. L’enfant insista prendre un, il cria, et ne partit pas, sa grande-mère ne trouva pas une autre solution pour calmer son petit-fils : elle acheta un jouet-pelleteuse…

Et puis, sa famille trouva une chose très surprise : ce garçon joua avec ce jouet tout le jour, petit à petit, sa santé devint un peu mieux qu’avant. Sa famille connut que ce fit une bonne chose pour ce garçon. Quand il abîma le jouet-pelleteuse, sa famille acheta un autre pour lui… Dans un mois et demi, il abîma quatre jouet-pelleteuse ! Quand j’ai rencontré le garçon, il a déjà recouvert sa santé qui est comme avant du séisme, il a encore joué son jouet-pelleteuse, de façon un peu violente, en jouant, il a dit quelques courtes phrases, la voix est un peu haute, un peu vague aussi. [4]

6.7…

L’on peut trouver aussi autres causes, tout la cause sont quelques raisons. Mais, en tous cas, dans ce contexte, j’ai commencé ma travail avec notre équipe…




Énoncé du thème principal


Au début, en effet, je ne fut pas sûr si je pus travailler bien sur le terrain. Ce fut la première fois que je travaillai comme un volontaire dans la région de la catastrophe. Au début, Je ne savais pas si la formation que j’ai reçue à Chengdu me serait utile ou pas pour les survivants. Je savais une seule chose : je devais ouvrir mes oreilles, ouvrir mes yeux, toujours fermer ma bouche. A partir de ça, j’essayai contacter les survivants…

Maintenant, je suis revenu de la région. Mon but, ici, est d’exposer mon expérience sur là aussi simplement que je le peux, je pense qu’il y a de signifiant pour moi, et peut-être pour d’autres qui travaillent dans le même champ des “psy”. Je souligne que c’est les survivants qui m’inspirent la plupart de mes idées.

Pendant le travail, petit à petit, je compris ce que je pus faire : après la catastrophe, si les survivants perdirent le sens de la vie, s’ils voulurent chercher le sens, s’ils voulurent travailler avec moi, ou précisément, s’ils voulurent parler avec moi, je pus essayer AIDER LES GENS CHERCHER LE SENS, le nouvel sens, pas seulement dans la maison de consultation, mais aussi dans les visites à domicile. C’est ma compréhension de l’aide psychologique, c’est ce que j’ai pu faire sur le terrain comme un volontaire psychologique.

Pour expliquer l’idée de « AIDER LES GENS CHERCHER LE SENS », je veux exposer des petites histoires que j’ai vécu sur là.




ou


Mais, on doit avoir un peu de patience, avant que je raconte la première histoire, j’ai besoin de expliquer une petite chose qui, je pense, provient de la culture locale.

Dans la région, si quelqu’un se sent mal sur le mental, si quelqu’un a quelque symptôme psychologique, on peut dire il est « ouqi » 怄气 selon le dialecte. En effet, dans mon travail, j’ai entendu maintes fois que les survivants m’ont dit : « je suis “ouqi” (我在怄气 wo zai ouqi), j’ai été “ouqi” (我怄气了wo ouqi le) ». Mais “ouqi”, ça veut dire quoi ? Dans le dictionnaire de chinois-français, “ouqi” est expliqué comme « être agacé, être contrarié, prouver de l'agacement, se vexer, bouder, faire la tête » ; dans le dictionnaire de chinois-anglais, il est comme « sulk, to be difficult and sulky, to be annoyed, to become exasperated ».

Mais, je sais, ce n’est pas aussi simple que ça. si l’on fait une petite analyse sur le caractère chinois : ou [5], je crois, on pourra obtenir quelque révélation pourquoi les gens toujours disent ouqi.

ou se compose de deux parties : xin et qu. xin est “cœur” ou “mental” ; qu est, dans le premier dictionnaire de Chine, « cacher quelque chose » ou « quelque chose sous-jacent » [6]. Donc, ou, c’est dire que dans le cœur (mental), ou sur le cœur, il y quelques choses cachés, ou il y a quelques sous-jacents. Quand quelqu’un dit je suis « ouqi », c’est-à-dire, « il y a quelque chose dans mon coeur, je ne peut pas trouver quelque solution pour le laisser sortir ». Ou on peut dire profondément : « je ne peux pas trouver quelques sens qui peuvent présenter mes pensées ou sentiments dans mon cœur. »

Au contraire, il y a un autre caractère chinois : ou. Il a même de prononciation que ou, mais il se compose de deux parties : kou et qu, kou est “bouche”, la signification de ou est “vomir”. La relation de différence des deux caractères chinois m’a laissé facilement penser la cas de « Anna O » dans le début de l’histoire de psychanalyse, c’est la catharsis, s’il y a quelque chose dans le cœur, laisse-le sortir :



Maintenant, je parle de la première histoire :

J’ai accepté une madame sur le terrain. Dans le tremblement de terre, son fils qui a 16 ans, est mort. Et puis, elle fit le deuil, et puis, elle finit le deuil, mais, elle ressenti encore qu’il y a quelque chose dans son sein, elle respira mal. Elle est toujours triste. Elle voulut travailler avec moi, seulement parce qu’elle voulut parler de quelques paroles avec quelqu’un. Elle dit « j’ai été ouqi (我怄到了wo ouqi le) », et j’ai été le personnage qui a voulu entendre.

Dans les entretiens, j’ai appris : elle a environ 40 ans, elle s’est mariée deux fois. Son premier mari est mort plusieurs années avant, à cause de une grave maladie. Son enfant est de son premier mari. Après son premier mari est mort, elle voulut se remarier. Mais les frères de son premier mari ne voulurent pas de ce remariage à cause de la distribution des propriétés, la règle traditionnelle, etc. Dans le village où ils habitent, on répandait la rumeur qu’elle est pas une bonne personne, elle pouvait apporter la mauvais fortune à un proche, son mari, son enfant etc., en Chine, on dit « elle ke (, “dominer”) l’homme » [7] ,
à cause de ça, son premier mari est mort… Mais, la femme ne crut pas cette rumeur, elle insista pour ce remariage, elle donna une bonne raison à les membres de la famille de son premier mari : elle a été seule, pour élever son enfant et, bien qu’ils l’aidèrent parfois, ce fut très difficile. Donc, elle se remaria. La vie continua.

Mais, cette fois, dans le séisme, son fils est mort… Dans son village, les autres enfants vivaient encore, c’est seulement son fils qui est mort. Oui, bien sûr c’est une catastrophe naturelle, mais, alors pourquoi dans son village, c’est seulement son enfant qui est mort, et les autres enfants ne furent pas graves ? (en réalité, c’est pas vrai, dans les familles des frères de son premier mari, il y a aussi un enfant qui est mort dans le séisme). Elle a su que « le ciel n’a pas les yeux » (老天没长眼睛 lao tian mei zhang yanjing) [8]. Mais pourquoi la mauvais fortune toujours tomba sur sa famille ? Elle ne comprenait pas, elle ne put pas trouver la réponse. Son enfant est mort, la rumeur est vrai ? elle ne croisa pas le rumeur, mais le réalité est comme ça ! Elle perdit le sens de la vie, elle a perdu la bonne raison de remariage [9]. Et comment la vie continue ?

Comment sa vie continue ? Je ne sais pas. Mais, si elle voulut trouver la réponse, peut-être, je pus l’aide chercher la réponse, le sens : Entendre tout sa parole ; répondre les questions que je pus répondre, quoique la majorité des questions ne furent pas psychologiques ; aussi demander quelques questions qu’elle put choisir répondre ou pas. Je sus que je ne pus pas rester là au long terme, je ne pus pas être avec elle dans tout le chemin de la quête. Seulement dans certaine distance de chemin, je pus la accompagner.

En réalité, quand je partis, nous ne parvînmes pas à la fin de chemin, bien que ses symptômes furent plus légers qu’avant, mais ils restèrent toujours là. Ses symptômes ne furent pas causés uniquement par cette catastrophe. Avant la catastrophe naturelle, dans son coeur, une autre catastrophe a déjà eu lieu. Pour comprendre et dissiper le trauma, il faut de la laisser pour le futur relier le présent au passé, il faut la laisser parler les choses cachées dans son coeur, il faut la laisser chercher les sens pour présenter ces choses. Il a besoin du temps, peut-être, c’est un long cheminement, Ce que je pus faire est, dans ce long chemin pour trouver le sens, accompagner le gens pour marcher ensemble quelque distance.



Gege 哥哥


« AIDER LES GENS CHERCHER LE SENS », ce a aussi besoin de laisser la parole parvenir à un lieu où la parole peut être acceptée.

Un jour, je visitai une famille dans un village, parce que l’on me dit que dans la famille, un enfant a été perdu dans le séisme. Les parents et les autres membres proches furent contents que quelqu’un visita la famille. Tous les gens m’approchèrent, en ce moment-là, ils furent en train de discuter une chose, tout les gens avaient envie de discuter cette chose avec moi.

Leur enfant est mort. Les parents purent obtenir une grande pension venue du gouvernement local et de la société d’assurance. Mais, en ce moment-là, il y a problème sur la pension. L’enfant est de sa mère et de son premier mari. Sept années avant, la mère divorça avec son premier mari, et puis, elle remaria avec son deuxième mari, en ayant la garde de son enfant. À partir du divorce, le premier mari ne donna que un peu support pour l’enfant. Mais, cette fois, le premier mari voulut partager la pension… Quand je fus dans la tente, tous les gens dirent que ce ne fut pas juste dans la moralité, ils me demandèrent si le premier mari eut le droit pour partager la pension dans la loi… Ce ne fut pas la question que je pus répondre, donc je dis, je ne fus pas avocat, excusez-moi, je ne sus pas comment répondre.

Je pensai que, peut-être, ce fut mieux que je parte visiter la prochaine famille. Mais en ce moment-là, je vis qu’un petit garçon restait silencieux, et jouait tout seul. Donc, je restais. Pendant que tous les adultes continuèrent de se plaindre à moi de ne pas être juste, l’enfant s’approcha de son père, et se pencha sur ses genoux, il dit à voix trop basse : « gege ». Ses parents et autres gens présents ne firent pas attention sur la voix de cet enfant, continuant discuter la chose sur la pension. Je compris que cet enfant était le deuxième enfant de ces parents. J’interrompis la discussion des adultes. Je demandais s’il y eut quelqu’un qui entendit, tout à l’heure, ce que l’enfant a dit. Tous les gens ne le surent pas, sauf la mère. Mais la mère ne fut pas très sûre ce que l’enfant dit, donc, elle demanda à l’enfant s’il disait « gege » (哥哥 , frère aîné). OUI, on peut sentir que l’enfant sembla très triste…

Ce fut vrai que cet enfant a 2 ans est de la mère et son deuxième mari et qu’il a été élevé avec son demi-frère. Quand tous les adultes discutèrent la pension, seulement ce frère cadet encore souvint son frère aîné. Je n’ai su pas combien de fois appelait-il « gege » (哥哥 , frère aîné), mais cette fois, cette parole parvint à les oreilles de autres, cette fois, cette parole ne fut pas comme les lettres envoyé « sans timbre et sans adresse » [10], ils parvint à un lieu…




Yuchen 雨辰


« AIDER LES GENS CHERCHER LE SENS », mais, parfois, j’ai trouvé les gens, en particulier, les enfants ne surent pas comment poser la demande de quête.

La troisième histoire. Le dernier jour, j’ai été sur la région des maisons temporaires. Quand j’ai voulu partir, j’ai vu que une mère a pris une nourrisson dans ses bras. Elle a fait une promenade dans une petit rue, prenant son bébé. C’est pas première fois que j’ai vu. Je suis souvent allé cette région des maisons temporaires pour visite à domicile, la mère sut ce que je fis, mais, elle ne demanda jamais pour parler avec moi.

J’ai voulu partir, j’ai su qu’il a eu un long terme que je n’ai pas pu revenir. Quand j’ai passé par la mère, il y a une idée surgie dans ma tète. J’ai demandé la mère si j’ai pu prendre le bébé. Pourquoi pas ? La mère a été d’accord sans hésitation, elle m’a donné le bébé. Je l’ai pris. Mais, j’ai soudainement trouvé un phénomène : Quand la mère m’a donné le bébé, le bébé dormait. Quand je l’ai pris, le bébé a fait un petit saut comme il a pris peur, et puis il s’est rendormi, et j’ai changé le bras pour prendre, il a encore fait un petit saut, et rendormi. C’est un peu bizarre, j’ai pensé. Donc, j’ai demandé sa mère :

« Il a fait un petit saut, vous avez le trouvé ? »

Sa mère dit : « Oui, il a toujours comme ça. Dans la nuit, il est dans le lit, parfois, il a sauté très fort et très haut. »

Je dis : « C’est vrai ? C’est à cause du tremblement de terre ? »

Elle dit : « Non, pas à cause du tremblement de terre. Il n’y a rien avec le tremblement de terre. »

« Pourquoi ? » dis-je.

« Il est né du 25 mai. Le tremblement de terre a eu lieu du 12 mai »

C’est vrai ? je ne crois pas. Mais sa mère dit comme ça, qu’est-ce que je pus dire ? Et puis, j’ai demandé quelques questions sur les tremblement de terre. En ce moment-là, qui est-ce que s’a été passé sur elle, où elle a été ? et puis, qu’est-ce qu’elle a eu vécu ? Où est-ce que le bébé est né ? Elle les a répondu…

« Comment appeler son bébé ? Son prénom est quoi ? » j’ai continué parler avec la mère, discrètement, sans but.

« Il s’appelle YUCHEN »

« Pourquoi il s’appelle Yuchen ? », dis-je. Je sais, pour Chinois, le prénom est toujours quelque signification.

La mère dit : « C’est ma soeur a proposé ce prénom à lui. Vous voyez, si l’on coupe le caractère chinois : zhen, “tremblement”, On peut obtenir deux caractères chinois : yu, “pluie”, et chen, “matin”, c’est ça, son prénom. »

Aussitôt qu’elle a dit comme ça, J’ai compris. Oui, c’est vrai :

yuchen (prénom) = zhen (tremblement)

Zhen est tremblement. Voilà, je demandai sa maman :

« Son prénom est YUCHEN, c’est à cause de ZHEN (tremblement), et pourquoi, tout à l’heure, tu a dit qu’il n’y a rien avec le TREMBLEMENT de terre ? »

La mère a souri, elle a su que j’ai raison. Mais, en ce moment-là, j’ai reçu une surprise. Le bébé, Yuchen, il a réveillé dans mes bras, au début, il a regardé à moi, et puis, il regardé à sa maman.

Je dis à sa maman : « Vous voyez, votre bébé réveille, je pense, il comprend tout ce que nous avons dit… » [11]



ceng, “étage”


Cette histoire est sur une fille qui a huit ou neuf ans. Après le séisme, elle eut peur pour entrer dans le bâtiment, parfois, la maison temporaire, elle ne voulut pas entrer. Elle voulut toujours rester avec ses parents. Elle ne voulut pas entrer l’école. Pendant le cours, elle pleura, cria, l’enseignant ne put pas lui laisser dans la salle de classe, parce que, elle fit influence sur autres camarades, elle pleura, et puis, autres camarades pleura aussi, l’enseignant proposa à ses parents qui ils durent aider sa fille prendre un rendez-vous avec un “psy”. Donc, je vis la fille dans la tente de consultation.

Elle n’aima pas causer. Si je demandai quelques questions, elle les répondit avec quelque mots. Je lui proposai de faire dessin. Elle fit d’accord. Les dessins sont sur la catastrophe : les ruines de construction, les meubles partout, les gens par terre (peut-être morts), les gens courants et cherchant…



Elle a fait un dessin du bâtiment. elle a énoncé ce qu’elle a dessiné : c’est son bâtiment dans lequel sa famille fut dans premier étage. Selon l’habitude chinoise, on dit « 二(层)楼 » (deuxième étage). Le bâtiment est tombé partiellement : le rez-de-chaussée (selon l’habitude chinoise, on dit «底层 di ceng », ou « 一(层)楼 yi (ceng) lou », “premier étage”) et le quatrième (dernier) étage s’ont été effondrés. mais, elle ne voulut pas parler de plus chose sur le dessin.

Et puis, je lui proposai de faire un jeu de caractère chinois : Nous écrivons le caractère chinois ensemble. Parce que tout le caractère chinois se compose quelque(s) trait(s),. Donc, d’abord, j’écris quelque(s) trait(s), et puis, elle ajoute quelque(s) trait(s) pour obtenir un caractère chinois. Ou bien, elle l’écrit d’abord, et puis, je l’ajoute [12]. La fille en fut contente et d’accord, elle est déjà écolière de deuxième grade, elle connaît beaucoup de caractère chinois.

Comme ça, nous écrivîmes ensemble beaucoup de caractère chinois : son nom, son prénom, ren, “homme”, shan, “montagne”; shi, “pierre”; tian, “champ”; tu, “terre”; xiao, “école”; etc. Soudainement, elle a écrivit le caractère chinois : shi, “cadavre”. Maintenant, ce fut moi qui ajoute quelques traits, mais, je fis un peu étonné, je ne voulu pas ajouter quelques traits arbitrairement, je lui demandai : « est-ce que tu sais comment lire ce mot ? »

Elle fit un signe de tête affirmatif.

« Je ne suis pas très sûr quels traits je peux ajouter. » dis-je.

Elle me vit un regard, ne répondit pas.

« Est-ce que tu déjà penses quels traits je peux ajouter ? »

Elle pensa un petit peu et dit : « Yun , “nuage”, shi , “cadavre”, et yun , “nuage”, sont ceng, “étage” ». J’ai alors écrit le caractère  pour obtenir cette nouvelle écriture :

尸 + 云 = 层

Je pense que c’est un très important déroulement de notre travail. Ensuite la fille a pu me dire une chose en regardant le dessin : dans son bâtiment, après le séisme, on trouva quelques cadavres de gens dans le quatrième étage (pour nous le troisième). Sur le dessin le quatrième étage n’est pas détruit, alors elle dit c’est l’arrière du bâtiment qui s’est effondré. Et puis, elle a pu dire qu’il y eut un couple qui habita dans le rez-de-chaussée (le chinois dit « 底层 di ceng », “premier étage”)… [13]



400 000 yuans


C’est une histoire sur un petit garçon, 4 et demi ans.

Mais, d’abord, je dois énoncer à partir de l’histoire de ses parents. C’est le père d’enfant qui m’a dit cette histoire. Ses parents, tous les deux, travaillèrent dans une grande usine que est très connue en Chine. Ils se connurent, se marièrent, et puis, ils eurent un enfant, mais la relation de ce couple, petit à petit, fut pas bien, ils se querellèrent souvent, parfois violent. En particulier, ses parents de la femme parfois ajoutèrent la guerre entre ce couple, une fois, ils aidèrent sa fille pour battre son mari. Alors, ils se divorcèrent. En moment-là, l’enfant a deux ans, il vit avec sa mère (en effet, la mère laissa son fils chez ses parents, les grand parents maternels d’enfant), son père donna les aliments par mois. Mais le père fut pas content, parce que la mère lui empêcha pour voir son enfant. Presque chaque fois, le père voulut voir son enfant, la mère eut toujours quelque raison pour lui empêcher : « L’enfant a un rhume, peut pas sortir de la maison ». Ou « L’enfant doit entrer à la crèche », etc. Donc, il y eut presque deux années que le père ne vit pas son enfant, jusqu’au séisme. Et pendant ces deux années, le père remaria avec une autre femme.

Dans le séisme, la mère est morte, les grand-parents maternels furent avec l’enfant. Dans les premiers jours après du séisme, tout les choses confondirent, les gens eurent toujours peur, et furent toujours tristes. Les répliques de séisme eurent souvent lieu, on ne sut pas ce qui se passera demain. Les grand-parents maternels voulut rendre l’enfant à son père, ils trouvèrent le père pour rendre l’enfant.

Le père le refusa, il dit aux grand-parents maternels que la mère de l’enfant est morte, bien sûr, il doit élever son fils. Mais pas maintenant, dans le séisme, ses parents (les grand-parents paternels de l’enfant) sont aussi morts, il se sentit mal aussi. D’ailleurs, il eut beaucoup de chose à faire, sur sa famille et sur son travail dans l’usine. Il voulut que les grands-parents maternels rendent l’enfant quelque jours plus tard, pas ce moment-là. Mais les grands-parents maternels furent pas d’accord. Ils essayèrent de rendre l’enfant à son père trois fois dans un mois, mais le père donna quelques raisons pour le refuser. Et puis, les grand-parents dirent partout que le père est très cruel car il ne veut pas élever son fils.

Le père m’a dit qu’il fut très fâché quand il a entendu « ce rumeur » que les grand-parents maternels ont répandu. Donc, lui, avec sa nouvelle femme, est allé chez les grands-parents maternels pour chercher son enfant. Mais, l’histoire n’est pas finie. En ce moment-là, les grands-parents maternels n’ont pas voulu rendre l’enfant. On leurs dit que, selon la loi, le père est le premier tuteur légal. Donc ils laissa le père rapporter son fils, mais, ils dirent encore que le père ne voulut pas vraiment élever ce enfant, le père voulut obtenir beaucoup d’argent, 400 000 yuans (environ 40 000 euros).

Pourquoi ils dirent ça ? c’est vrai que en ce moment où le père voulut rapporter son fils, la grande usine annonça une information : chaque employé ou ouvrier est mort dans le séisme, sa famille peut obtenir une somme de pension (400 000 yuans). La mère de ce enfant est mort, ce enfant peut obtenir cette pension…

C’est le père qui a téléphoné à notre équipe, il voulut que nous purent « voir » son fils. Première fois, mon collègue a vu ce enfant, avec son père et sa belle-mère. Mais, il dû partir du terrain, donc, il me laissa continuer travailler avec sa famille. Il me dit que c’est pas possible travailler avec l’enfant, parce que il a la bougeotte, il ne peut pas calmer quelques secondes. Il me proposa que je travailla avec l’enfant et sa belle-mère, parce qu’il trouva que sa belle-mère est très gentille pour l’enfant. Peut-être, il pensa que l’on eut besoin de lui aider reconstruire la relation entre lui et sa mère. Cet idée est pas mal.

Mais, après que j’ai rencontré le père et la belle-mère deux fois, après que le père m’a dit quelque histoire que j’ai déjà énoncé d’avance, j’ai décidé changer l’idée, je pensa que au moins, d’abord, je dois travailler avec le père, parce que j’ai cru que le petit garçon senti qu’il a été refusé plusieurs fois par les adultes : sa mère, ses grand-parents, son père aussi. Dans cette histoire d’abandon, son père est la personne incontournable.

Je ne veux pas, ici, énoncer beaucoup de détails des séances quoi qu’ils sont intéressants aussi. Ici, je vais seulement énoncer quelques détails dans la fin de une séance. Une fois, après que nous (le père et moi, peut-être, inclus ce enfant) avons déjà entretenu la séance une heure, si comme d’habitude, on put finir cette séance. Dans la séance, il a parlé de beaucoup de choses ne pas même sur son enfant, aussi sur son remariage, son travail, son collègue etc. et son fils a joué dehors, mais parfois, il entra pour jouer un peu dedans, et puis jouant dehors encore… Le père sut que cette fois la séance va finir, il va repartir. Mais cette fois, je ne veux pas finir cette séance comme d’habitude, en ce moment-là, je posa directement une question : « Au début vous n’avez pas voulu accepter son fils, tu dis, c’est à cause que votre parents sont morts donc, vous avez été triste aussi, et votre a eu important travail dans l’usine, donc vous avez le temps… Mais, est-ce qu’il y a une autre cause ? »

Le père resta silencieux quelque minutes, et puis, il a dit : « Oui ». Il très haïssait les parents de sa première femme. Il pensa qu’ils ne sont pas gentils, sinon, il n’aurait pas divorcé avec leur fille. Il y eut deux années, ils lui empêchèrent voir son fils. Et après le séisme, ils ont été dans la gêne, ils ont voulu rendre l’enfant. À ce moment-là, le père ne reconnaissait pas son fils. D’ailleurs, il est déjà remarié. Au début, il ne savait pas que si, dans le cas ou il reprenait son fils, il pourrait concevoir un enfant avec sa deuxième épouse … [14]

En ce moment-là, peut-être, son fils joua un peu fatigue, il rentra la maison de consultation et s’approcha de son père et lui pencha sur les jambes, il voulut que son père puisse le prendre chez lui… [15]




Résumé


Travailler sur le terrain, je pense, c’est très plus différent que travailler dans le cabinet de consultation, même s’il y a quelque simple cabinet de consultation sur là. Après la grande catastrophe, les survivants avaient besoin de beaucoup des aides. Pour beaucoup des affaires. Moi (je pense, tous les volontaires de “psy” aussi), j’étais impuissant. Comme volontaire de “psy”, ce que je peux seulement faire est aider les gens chercher le sens, s’ils veulent. Ce que je comprends l’AIDE psychologique : Aider le sens cachée dans le cœur à sortir… Aider le sens pouvoir parvenir à un lieu… Aider le gens vouloir chercher le sens…

 














[1] Critères de M.S.F





























[2] yiguanzhong (衣冠冢) : yi(衣, vêtement) ; guan (, chapeau) ; zhong (, tombe)


















[3] C’est leur travail

























[4] Peut-être, je dois parler un peu plus, prèsque trois mois où ce garçon joua sa pelleteuse, il a fait une grande pluie, le cadavre de son grand-père a sorti de terre… Ce garçon a jeté la pelleteuse dans un coin, si l’on a demandé, il l’a encore joué un peu, la dernière pelleteuse a déjà perdu deux roues…


























































[5] Ici, je ne veux pas parler de qi , ce mot est très compliqué en Chine. En effet, qi est la grande idée pour chinois, on peut trouver la très importante place pour qi dans la médecine chinoise traditionnelle, dans la pensée de taoïsme, ou confucéen, etc.


[6] han xushen, qing duan yu cai, shuowenjiezizhu : “qu, qiqu, cangyinye”. zhejiang gujichubanshe, hangzhou

汉]许慎,清]段玉裁,《说文解字注》:“区, 奇区, 藏隐也”。浙江古籍出版社,杭州,p. 635.





























[7] Ke (, “dominer”) : ce mot est venu de la religion et la pensée chinoise. Selon la religion chinoise, le monde sont constitué par cinq éléments : jin , métal ; mu , bois ; shui , eau ; huo , feu ; tu , terre. Cinq éléments se conquèrent mutuellement : jin conquiert bois, bois conquiert terre, terre conquiert eau, eau conquiert feu, feu conquiert jin. Tous les choses sont constituées par certains de ces éléments, donc, tous les choses (inclus homme) se conquèrent mutuellement aussi et sont dans la circulation. C’est-à-dire, n’importe quel et qui a son conquérant. Selon cette théorie, il y a un peu compliquée méthode pour calculer systématiquement que une chose parvient à quel le inhérence d’élément. Ici, dans mon texte, on fit un remeur : Se référant la date de anniversaire et le visage etc., cette femme a certaine inhérence qui toujours conquiert l’homme.


[8] Le Chinois pense que la catastrophe naturelle est créée par le ciel. Le ciel n’a pas les yeux, donc, il lance le mauvais fortune arbitrairement.


[9] En effet, j’ai eu une hypothèse qu’elle s’est sentit quelque coupable. Parce que, dans les entretiens, j’ai trouvé que la raison d’élever son enfant n’est pas seule raison qu’elle voulut de remarier. Mais, cette autre raison individuelle dont elle a parlé très vaguement, je ne suis pas sûr et je n’ai pas pu demander directement dans la situation.


























































[10] Éric Didier. Paroles d’enfants à un psychanalyste, Petite Capitale, 2008, p. 46.











































































[11] Je crois, en ce moment-là, je dis « comprendre », ce « comprendre » est 晓得. Ce mot est un peu vague. J’ai utilsé ce mot pour désigner : je crois que ce bébé a été sensible à quelques mots (signifants phonitiques?) dans l’entretien qu’il voulait entendre ; et bien sûr qu’il a perçu quelque chose dans l’entretien. Je ne suis pas sûr que ce bébé de quatre mois comprend (sait) chaque mot dans l'entretien.

Yuchen 雨辰, qui est le dernier gen que j’ai rencontré sur là. Sa mère voulut continuer travailler avec moi et notre équipe, mais, c’est le dernier jour où nous avons travaillé sur le terrain.















































[12] En effet, c’est D. W. Winnicott qui m’a donné cette inspiration. Dans son texte Patrick ou la noyade, Une réaction retardée à la perte, j’ai connu le jeu de Squiggle




























[13] En effet, ses parents m’ont dit que dans le rez-de-chaussée, le couple qui sont du même âge que les parents de la fille, qui aimèrent beaucoup cette fille. Cette fille aima aussi le couple, elle l’appela « oncle, tante ». le couple, tous les deux sont morts dans le séisme. Jusqu’au moment où je suis parti, la fille ne m’a jamais dit que le couple est mort. Quand je suis parti, elle pouvait à nouveau entrer dans l’école.



























































































[14] Selon la politique de unique enfant, une famille est un enfant. Mais en effet, la situation de cette famille, la politique permit que cette famille pourra avoir deux enfants. Quand il voulut rapporter son fils eux, il déjà le sut.



[15] Je pensa que, peut-être, la prochaine fois, je pus travailler avec ce fils et sa belle-mère, peut-être ne avoir pas besoin.

Intervention de Yan Helai au séminaire du 20 novembre 2008



Aider les gens chercher le sens

Comment j’ai travaillé sur LÀ


Yan Helai


Nous avons décidés de ne presque rien corriger, dans l’écriture, du style oral de Yan Helai. Il m’est apparu que son français approximatif, ne l’a pas empêché de nous transmettre sa quête de sens articulée avec l’émergence de traits distinctifs (qui n’ont pas de sens en eux-mêmes) mais qui donnent du sens.

Michel Guibal

Michel Guibal :

J’ai ajouté un écho que nous donne Xu Dan. Il demanderait beaucoup de développement, mais ce n’est pas le lieu ni le temps de les rendre visibles. Cela concerne la « nature qui ferait signe », et en particulier le mythe de la naissance de l’écriture chinoise tel qu’il est construit par Can Jie 倉頡 et que l’on trouve dans le Shuowen Jiezi.



Cher monsieur,

À propos du séminaire dernier, je voudrais faire un peu d'écho :

1. Yan Helai a indiqué le symptôme qui manifeste après le tremblement de terre est le symptôme déjà existant. Le problème déjà là chez les survivants surgit par le biais du tremblement de terre. J'ai la même impression quand j'etais à Chengdu et un étudiant qui a travaillé comme volontaire a raconté son vécu dans l'hôpital. Pour ce qu'on dit la catastrophe culturelle ou politique, je pense que c'est la même chose. Il y a toujours des problèmes et les problèmes déjà existent, mais ils surgissent par la voie de tremblement de terre.

2. Au plupart du cas dans l'histoire chinois, à la fin d'une dynastie, on dit que à cause de l'empereur banal qui contre-fait avec le ciel, sa domination va terminer avec beaucoup de catastrophe naturelle, l'incendie, l'inondation, le pestilence, etc. Ensuite une nouvelle dynastie sera née et une nouvelle époque commencera. C'est une façon chinoise pour expliquer ce qu'on affronte en combinant le temps et l'espace.

Quand j'ai lu la Bible, j'y ai trouvé des ressemblances. Par exemple, après une inondation, les personnes élues qui avaient survéques dans un petit bateau se sont installées dans un nouvel endroit et reproduit le nouveau peuple. Une époque est terminée par une catastrophe naturelle.

3. Tianchuixiang 天垂象 (Yi Jing c’est-à-dire Confucius) :

在天成象,在地成形

zai tian cheng xiang, zai di cheng xing

Xing c'est insaisissable, mais xiang est concret,

il est déterminé par le ciel et se manifeste sur la terre

ainsi on peut le saisir.

    xing “la forme”

    xiang “l'image”

Les utilisations de l'image et la forme chez Pankow et leurs traductions de l'allemand au français et du français au chinois m'intéressent beaucoup.

4. Comme tu as souligné il y a beaucoup de différence entre la nature xing chinois et celle de française, qu'est-ce que ça veut dire la nature en français ?


Amitié

Xu dan






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