Séminaire de Michel Guibal

2013 - 2014


Retour
sommaireCh_Retour_Guibal00.html

Additif à l’annonce


L’on sent bien que derrière cet amusement produit par la traduction par J.Lacan de son patronyme en hébreu, se jouent des questions très sérieuses. Tout particulièrement la transcription des séminaires d’une part, et d’autre part la traduction des séminaires dans des langues étrangères et spécialement en chinois.


J’ai déjà fait allusion à l’importance de Leibniz dans la formation de J. Lacan, sans doute les premiers contacts de J. Lacan avec la langue chinoise. Un des points importants tourne autour de la traduction du mot Dieu en chinois, du nom de Dieu. Dans les mêmes années les missionnaires, présents en Chine, contrairement à Leibniz, se demandaient s’il était préférable de traduire la bible en chinois ou bien d’apprendre aux Chinois le latin.


Ces questions concernaient différents groupes qui les traitaient de façons conflictuelles.



Un livre paru en 2012 aborde ces deux problèmes de façon parfaitement détaillée. Il s’agit d’un ouvrage préparé par François Barriquand et Joseph Ruellen concernant Jean Basset (1662-1707), précurseur d’une Église d’expression chinoise. Concernant la langue chinoise extrayons ce passage de cet ouvrage :


Si ce nom shen , ex vi Sinicae linguae (de part la force de la langue chinoise), signifie efficacement Dieu en tant que tel, et non Dieu dans son rapport aux créatures vivant dans le temps comme le terme tianzhu, pourquoi est-il plus communicable que le terme tianzhu 天主 .

Barriquand F. & Basset J., Jean Basset pionnier de l’église du Sichuan, Éditions You Feng, p. 416


Je signale cette phrase car elle souligne le fait que dans les traductions en chinois on néglige trop facilement la force ou la profondeur de la langue chinoise.



Je ne saurais trop conseiller de lire le texte de B. Baptandier paru en 2012, « Du meurtre symbolique du père  » (Extrême-Orient Extrême-Occident, Hors-série | 2012).


J’en extrais cette référence à J. Lacan que l’auteure nous offre (dans mon travail j’ai oublié ce séminaire).


Le symbolique, l’imaginaire et le réel, voilà les vrais noms du père.

« Le Nom-du-Père, dit Lacan, crée la fonction du père. » Mais alors, ce pluriel, d’où vient-il ? […] Il n’est pas païen, il est dans la Bible. Celui qui parle dans le buisson ardent dit de lui-même qu’Il n’a pas qu’un seul Nom. Entendons : le Père n’a pas de Nom propre. Ce n’est pas une figure, c’est une fonction. Le Père a autant de Noms qu’elle a de supports.

Sa fonction ? La fonction religieuse par excellence, celle de lier. Quoi ? Le signifiant et le signifié, la Loi et le désir, la pensée et le corps. Bref, le symbolique et l’imaginaire.

Seulement, si ces deux se nouent à trois avec le réel, le Nom-du-Père n’est plus qu’un semblant. En revanche, si sans lui tout se défait, il est le symptôme du nœud raté.

Lacan J. (20 novembre 1963), Des Noms-du-Père, Paradoxes de Lacan, Éd. Seuil, 2005,

préface p. 7 et quatrième de couverture







Ch_Retour_Guibal13f.html