Présentation du séminaire du 17 septembre 2009 - 21 heures



La nuit je mens


L’année commencera par mettre publiquement un point final à une médiocre polémique par rapport à laquelle je ne peux rester dans le silence.


Je montre, en deux formules parallèles,


- un extrait du livre de Philippe Porret

(Philippe Porret, La Chine de la psychanalyse, éd. Campagne Première, Paris, 2008)

- et un autre d’un article d’Érik Porge

  (in revue Essaim n° 22, C’est à quel sujet ?, éd. Érès, 2009, p. 119)



Première séance 
L'entretien débute. Guibal salue le visiteur par quelques mots en chinois approximatif, Datong répond d'une voix hésitante; faute de langue maternelle, chaque mot équivaut à un saut. Il se risque à une présentation sommaire, guettant aide ou soutien de son interlocuteur. L'analyste manifeste son attention, mais ne dit mot. Dans cet espace de silences gênés, de mots hésitants, le corps est mis à contribution pour suppléer le dire: mime, boulier, écritoire pour calligraphier d'un doigt agile sur la paume, un caractère chinois, une expression, un chiffre et lui trouver un équivalent sémantique ... La séance se termine sur cet inconfortable rapport où les résistances de chaque langue à la traduction, les interventions qui ne répondent pas directement aux questions, désarçonnent le Chinois; mais il est soulagé par cette première rencontre, pressentant dans cet étonnant dispositif une énigme féconde, une mise à l'épreuve de la parole qui n'est pas pour lui déplaire. Est-il tombé sur un maître zen, un laïque plus taoïste qu'il n'y paraît, un praticien moins tenté par les brillances du monde que par la sobre rigueur de la psvchanalyse ? 

Cette première séance, dont nous avons le récit par MG, est évoquée autrement par Huo Datong.

Philippe Porret

     
                           

Huo Datong, qui a 32 ans, commence une analyse à Paris avec Michel Guibal. Il ne parle pas le Français et propose de faire l’analyse en anglais. L’analyste refuse cette solution et propose à Huo Datong qu’il s’exprime en chinois, langue que lui-même ne comprend pas. L’analyse commence donc sans que ni l’un ni l’autre ne comprenne la langue de l’autre.
Érik Porge























La nuit je mens

Je prends des trains à travers la plaine

La nuit je mens

effrontément


La polémique s’origine de la présentation à Psychanalyse Actuelle du livre de Philippe Porret en présence de l’auteur. J’en étais un des discutants et je me suis autorisé à remettre en cause cette phrase :


« Cette première séance, dont nous avons le récit par Michel Guibal, est évoquée autrement par Huo Datong ».


Je conteste en effet avoir fait un quelconque récit d’une première séance en rupture de ce que l’on nomme en médecine le secret professionnel. Il me fut répondu : « menteur ». Comme l’indique S. Freud quelque part : « rester dans le silence sous l’injure provoque la Krankung ».


Je déroulerais des arguments de plusieurs ordres qui font que ce récit de cette première séance ne peut être qu’une création littéraire de l’écrivain Philippe Porret.


Vient ensuite l’article d’Érik Porge qui reprend cette première séance. J’ai demandé à l’auteur un droit de réponse qui m’a été refusé sous prétexte que son article n’étant qu’une recension du livre de Philippe Porret il n’y a pas lieu de donner un droit de réponse. J’ai renoncé au recours juridique pour tenter d’obtenir ce droit de réponse. Il suffit de comparer les deux récits pour s’apercevoir que la version d’Érik Porge n’est pas une recension de celle de Philippe Porret, mais une création d’Érik Porge. Je déroulerais là aussi une série d’arguments pour conclure que cette version abracabrantesque n’est même pas digne d’un scénario pour les guignols de l’info, alors que celle de Philippe Porret a fait surgir un souvenir d’enfance, la lecture des revues « Bonne soirée » ou « Nous deux », littérature qui vous faisait participer au récit comme s’il était le reflet de scènes vécues, la réplique moderne en étant l’émission « Plus belle la vie » au grand succès d’audience.





Cette polémique étant close ne saurait se transformer en « disputatio médiévale » tant il est vrai que le respect (exigé par cette procédure) que j’avais pour ces deux auteurs à disparu, ainsi le séminaire de l’année, toujours sous le même titre, pourra reprendre la lecture du séminaire XVIII :


D’un discours qui ne serait pas du semblant de J. Lacan, sur lequel j’ai improvisé aussi bien à Xi’an qu’à Chengdu en novembre 2007 et avril 2008.


Les collègues chinois trouverons sur ce site lacanchine, dont le webmaster Guy Flécher me fait l’honneur  de m’accorder l’hospitalité, d’une part les notes prises par des collègues de Xi’an et d’autres part celles prises à Chengdu par les étudiants de Sichuan Da Sué.


Le reste de l’année retravaillera le séminaire XVIII de J. Lacan


Les mots clés seront la nature du savoir, du mensonge et de la vérité, mais aussi de Dieu, (la théologie naturelle, la philosophie naturelle), le sujet de la science en milieu occidental avec des ouvertures sur la question du xing en milieu chinois.

Qu’est-ce qui distingue la nature humaine de la nature animale ?


Une différence infinie nous dit J. Lacan.

Mencius 孟子 n’indique qu’une différence infime.


L’on sait que Spinoza n’est pas sans utiliser le bestiaire, pour gloser sur cette différence.

J. Lacan à la suite de S. Freud promeut (conséquence de la pratique de la cure) l’Être parlant/parlé et le discours psychanalytique, mais pas l’Être suprême.



 
Ch_Retour_Guibal09aa.html




L’ensemble des présentations des séances 
depuis 2004
est consultable par ici
Ch_Retour_Guibal00.html

 

Séminaire de Michel Guibal

2009 - 2010


Retour
sommaireCh_Retour_Guibal00.html
Voir à ce propos l’importante précision apportée depuis par Huo Datong
par iciCh_Retour_Guibal10bb.html