Présentation du séminaire du Jeudi 21 décembre 2006


À l’initiative de Nabil Farès nous recevrons Monsieur Jean Marc Kespi dans l’espoir non utopique d’échanger et de partager l’idée que toute « société » avec son génie propre se trouve confrontée à la question du « passage » d’une singularité au collectif.


Du point d’acupuncture

à l’unique trait de pinceau




Jean Marc Kespi, président d’honneur de l’Association d’Acupuncture


L’homme et ses symboles en médecine traditionnelle chinoise. Albin Michel.

Cliniques. Acupuncture. Collections La Tisseranade. Tredaniel.





Participation 10 euros. Merci.



Présentation du séminaire du Jeudi 18 janvier 2007


Le trépied spéculaire qui se dégage du rite du « bwete » comprend, le fond sonore produit par l’instrument de musique qui nous oriente vers la signification qui va s’appréhender au travers d’un mélange de langues quasiment incompréhensibles.

Cette posture vient en écho, en d’autres aires culturelles, avec des situations semblables. Pour la Chine je les retrouve dans le livre de J. Levi, mais aussi dans celui de B. Berthier.

Je la retrouve aussi bien dans cette culture judéo-arabe qui nous montre une influence réciproque entre les soufis musulmans et les piétistes hébreux. (on en retrouve l’analyse dans le livre : Deux traités de mystique juive, Obadia et David Maïmonide, Verdier)

C’est bien dans les périphéries que « le père y fait rire », autrement dit les pères centralement dogmatiques ne peuvent être que de meurtriers chefs de guerre.

Allusion aussi à la tentative, en cours par A. Misrahi, de transcrire ce qu’elle entend de ce séminaire.

Enfin se trouve posée la question très controversée de la phonétisation de la graphie chinoise, et je remercie G. Flecher de m’avoir signalé ce livre :


Écriture chinoise : données, usages et représentations. Édité par Françoise BOTTÉRO & Redouane DJAMOURI, 2006

« Cet ouvrage réunit le point de vue de plusieurs linguistes sur l'écriture chinoise. Tous insistent sur la primauté de la relation phonique liant les signes d'écriture aux mots de la langue. Qu'il s'agisse, par exemple, de l'examen des premières attestations des caractères chinois, des principes qui ont gouverné leur formation et leur développement, de la reconstruction des formes phonologiques, des réflexions propres à la tradition chinoise, des usages contemporains de l'écriture en Chine, cette primauté se trouve à chaque fois vérifiée. C'est en tenant compte de la nécessité phonique qu'est abordé le jeu de l'alternance observé pour toute écriture entre vision et lecture »


L’Écriture alphabétique ne saurait transcrire tous les « traits distinctifs » de la langue parlée

Et meilleurs vœux.





Présentation du séminaire du Jeudi 15 février 2007


    Une information, entendue à la télévision le 29 janvier 2007, fait état de l’utilisation ayant entraîné une mort d’homme) de l’éboga, herbe hallucinogène utilisée dans le cadre du bwete dont je vous ai beaucoup parlé, par une secte qui demande 500 euros pour trois jours de traitement des addictions.


    Mais ce ne sera pas le thème de ce soir, encore que l’utilisation (en Chine comprise) des pratiques et des théories « psy » à seule finalité financière n’est pas à négliger.

    Non je voudrais, enfin, aborder le livre de B. Berthier, mais par le biais de l’enfant. Mon rejeton « psychanalytique », dont j’avais voulu, trop rapidement, faire un universalisable, pour finalement me rendre compte qu’il était le rejeton des linguistes, qu’est-il devenu dans sa singularité qui « écraserait » (unique trait de pinceau) l’universalisable ?

    Le rejeton de B. Berthier (donc des Chinois ?) serait un être en danger et il s’agirait de l’accompagner dans ses « passes » dangereuses, dans le cadre des protections de la conception et de la maternité, qui sont analysées dans La Dame du bord de l’eau.

    En 2001à mon retour de Chine j’avais rencontré B. Berthier, elle m’avait demandé si mes parents d’enfants dits « autistes » que j’écoutais à Beijing, me parlaient des pratiques « chamaniques »; j’avais répondu que non. Elle avait, alors, attiré mon attention sur la traduction. Depuis, en effet, j’ai entendu des choses concernant ces rencontres avec ces pratiques « populaires », dont, effectivement, certaines semblent bien en rapport avec une obéissance au slogan du pouvoir chinois : « enrichissez-vous ».


Donc ce soir les « passes » : caractère guan ,

            qui va donner guanxin, nanguan, guanzhao, guanzhu, guanxi, guanyu, etc.


关心, 难关, 关注, 关系, 关于 。。






Présentation du séminaire du Jeudi 15 mars 2007


D’après le livre de B. Berthier.


Le chapitre sur l’enfant en Chine traditionnelle (région de Taïwan), nous introduit à l’idée que l’enfant (le rejeton) est depuis la scène de sa conception jusqu’à 16 ans en danger. De nombreuses passes le menacent. Ces menaces peuvent se réaliser sous la forme d’« infortunes » que nous appelons des symptômes pour lesquels s’engageront des rituels singularisés.

B. Berthier en vient à distinguer ainsi deux états du rejeton, celui de la peur qui est du registre de la normalité et du savoir conscient et celui de la terreur ignorée par l’enfant 受惊 Shòujīng.

Le rôle du 红头 Hóngtóu, est d’accueillir la terreur 收惊 ShōujīngIl est a remarqué qu’en pinyin les deux se disent shoujing mais avec des tons différents et deux écritures différentes pour shou.


Il est éclairant pour la pratique de la psychanalyse de remarquer que les deux shou ont des sens très proches.


    1. recevoir

    2. subir/éprouver

    3. supporter/tolérer

pour le shòu de l’enfant qui est terrorisé sans le savoir et qui reçoit au sens d’une épreuve à subir et supporter. En chinois on dit « shòubuliǎo » 受不了pour dire insu-portable. Enfin remarquons que 受精 Shòujīng qui veut dire être fécondé est un parfait homophone avec 受惊 Shòujīng.


    1. recevoir

    2. rassembler/recueillir

    3. récolter

    4. terminer/cesser

pour le shōu qui pourrait être celui du psychanalyste,

                        sinon du hóngtòu, qui accueille, rassemble cette terreur.


B. Berthier nous apprend aussi une passe particulièrement dangereuse, celle du pont brisé 断桥关Un enfant portant cette « passe » dans son horoscope sera effrayé à la vue de son reflet dans l’eau lorsqu’il passera sur un pont. Peur que le pont ne se brise, peur de voir sa propre image dans le miroir de l’eau, voici des thèmes qu’il nous a déjà été donné de rencontrer et qui mettent en cause l’état de symbiose avec la mère : peur de ce passage sur le pont qui est la naissance, peur narcissique de contempler son reflet associé à l’image maternelle de l’eau. Il s’agit de la peur provoquée par cette brisure : celle du pont ou du miroir marquant la séparation d’avec la mère. Point de surprise dès lors à ce que les immortels soient, dit-on, transparents, sans ombre, puisqu’ils ont rejoint au sein du Dao l’état d’embryon.




Je donne cet article pour rappeler que j’avais questionné ce rite an tant qu’il donnait des hallucinogènes, alors que mon travail porte sur des « infortunés » qui sont hallucinés sans prendre d’hallucinogènes :


L’iboga, une racine gabonaise, au cœur d’une enquête pour homicide involontaire

LE MONDE | 26.02.07 | 15 h 06 • Mis à jour le 26.02.07 | 15 h 06

27 ans, Jerry, toxicomane, voulait "devenir un homme normal", a-t-il écrit de sa main sur le questionnaire d’inscription à un séminaire de sevrage très particulier, rempli le 16 juin 2006. Avant la signature, il a sûrement lu le petit paragraphe de bas de page. "J’ai bien noté qu’il ne s’agit en aucun cas d’un traitement médical, mais d’une recherche spirituelle réalisée dans le cadre du culte traditionnel bwiti. […] Je connais les risques de prise d’une plante telle que l’iboga", est-il précisé. Un mois plus tard, le 18 juillet 2006, les gendarmes ont découvert son corps dans le château de Liviers à La Voulte-sur-Rhône (Ardèche).






Présentation du séminaire du Jeudi 21 juin 2007 - 21 heures 15


Pour ce dernier séminaire de l’année scolaire, je vais surseoir aux effets de la lecture de la Dame du bord de l’eau de Brigitte Berthier.


Et pour finir l’année, stimulé que je suis par la question de la féminité en Chine, je vais l’aborder non pas dans le cadre idéal d‘une famille psychanalytique se bornant à trois personnes (papa, maman et moi) pour l’élargir jusqu’à parfois la « bonne », mais surtout aux concubines, aux prostituées impériales, à celles de « basse extraction », toutes choses qui nous contraignent à ne pas évacuer la sexualité comme acte, tant il est vrai, comme le dit S. Freud, que la différence anatomique des sexes à depuis la « nuit des temps » quelques conséquences psychologiques.


Donc les « dits de la prostitution » de la Chine antique à la modernité, en s’appuyant sur le livre de Pascale Coulette : Dire la prostitution en Chine, L’Harmattan.



妓,娼,家妓,官妓,歌妓,酒妓,

蜀妓,美人,花,莺,风,月,柳,

仙人,神女,烟,尘,妈,假母,假父。


Ce sont différentes désignations des femmes « prostituées ».


Toutes les femmes ne sont pas dans cette suite linéaire : « pubères, femme puis mère » dans laquelle se complaît la « théorie psychanalytique », et au sein de laquelle se pose le problème de la « féminité », la part féminine, l’« anima » comme l’indique C. G. Jung.

Que devient cette féminité si l’on change de cadre pour le déplacer vers le « plus vieux métier du monde » sinon le plus beau (la psychanalyse) ?

Autrement dit sera débattue cette question : comment devient-on psychanalyste ?



L’ensemble des présentations des séances 
depuis 2004
est consultable par ici
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Séminaire de Michel Guibal

2006 - 2007

décembre - juin

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