Présentation de l’année




Le séminaire aura pour base, les effets de retour sur mes élaborations antérieures (ceux qui entendent des voix que les autres n’entendent pas) à mon « détour chinois ». Effets produits par la lecture du livre de B. Berthier :

La dame-du-bord-de-l’eau 臨水夫人 , Société d’Ethnologie, Université de Paris X, 92001 Nanterre.




À gauche forme bronze de lin (au bord) qui montre la dame avec un œil démesuré se penchant sur des objets, à droite sa forme sigillaire.




    Mon délire étymologique reprendra ses droits : se pencherait-elle sur des objets vus dans l’eau, dans la forme sigillaire les objets ressemblent étrangement à des récipients contenant de l’eau.

   


Voir le caractère oraculaire (à gauche) pour dire miroir de bronze : .


J’y ajouterai le livre de J. Levi : La Chine romanesque, Fictions d’Orient et d’Occident, La librairie du XXe siècle, Seuil.

Bien évidemment j’en conseille la lecture préalable à la tenue du séminaire qui se situera dans la continuité de celui de 2005-2006 qui s’appuyait sur des textes taoïstes anciens, et sur les analyses d’I. Robinet et J. Lagerwey. La singularité s’engageant dans le collectif peut-être dans ce passage martyrisée au point d’halluciner sa propre voix pour faire entendre sa déchirure. (par exemple : Écho et Narcisse). Comment lire cette problématique en Chine ? Nécessairement en y projetant notre lecture occidentale, dérive d’un béotien comme votre serviteur (et à l’occasion des érudits sinologues français vous le font savoir), mais aussi des « lettrés » français, comme s’ils étaient protégés dans leur traduction des textes chinois de toutes interprétations occidentales. Je pense que c’est cette hypothèse que j’ai mise au travail concernant l’idéogramme inventé par le Père L. Wieger pour écrire WO (voire séminaire de juin 2006).

Le nouage borroméen des trois traditions (儒釋道一家一 体 = confucianisme, bouddhisme, taoïsme, une seule famille un seul corps), peut-être dénoué laissant apparaître des tensions entre la pente taoïste et la confucéenne religion de l’empereur, laissant apparaître le passage la singularité vers le collectif. Passage dangereux surtout pour l’enfant, qui va suivre la voie ou tracer la voie en marchant, fait-il cet enfant (en Chine) entendre sa voix ? Cette question ne me laisse pas indifférent bien que sceptique Pyrrhonien.

别急 comme disaient les Chinois, 你什么急

            Ne soit pas pressé, pourquoi es-tu si pressé ?….....de publier l’Indifférence à la psychanalyse.

Présentation du séminaire du Jeudi 21 septembre 2006


Le livre de Julien Bonhomme ( « Le miroir et le crâne », parcours initiatique du Bwete Misoko (Gabon), CNRS éditions.) sera utilisé.


Comparaison d’un rituel africain avec les rituels taoïstes que nous présentent J. Lagerwey, dans le but d’éclairer la pratique de cures psychanalytiques avec ceux « qui entendent des voix que les autres n’entendent pas ».


L’intérêt de ce livre réside dans le fait qu’il nous parle d’un rite centré par le miroir, que je n’ai pas retrouvé (pour l’instant) dans les rites taoïstes chinois, mais aussi qu’il nous indique que : «  le rite est moins une affaire de croyance et de symboles que de contextes et de relations ; son efficacité propre repose moins sur la métaphore que sur l’ironie. ».


Participation 10 euros



Présentation du séminaire du Jeudi 19 octobre 2006

反舌


Autre est le rite décrit dans ce livre que celui obligatoire d’entrée dans sa classe d’âge. Celui-là est réservé à ce que l’auteur nomme « l’infortuné ». L’infortuné est celui qui est en proie à des problèmes divers et surtout répétitif. Conduit au devin à des fins de traitement diagnostic il rencontre ce devin qui assis devant un miroir lui indique que cela provient d’un sorcier agissant dans une des lignées de la parentèle. Ce diagnostic peut servir de thérapeutique pour autant que l’infortuné y croit, dans ce cas le rite s’arrête là. Mais si l’infortuné est saisi d’un doute il revient voir le devin qui alors le place devant le miroir et lui fait manger une plante hallucinogène, l’infortuné devient alors son propre thérapeute et la logique du rite le conduira alors à passer de la parentèle à la lignée initiatrice, c’est-à-dire a devenir lui même un devin. Ce doute qui engage le processus produira l’homme compliqué introduit dans la « pensée » du rite.

N’y voyez ici qu’une analogie approximative avec le processus psychanalytique, dans la mesure où l’on sait que la transmission de la psychanalyse est souvent de l’ordre familial aussi bien en Autriche qu’en France. Il y a la famille du prophète, les alides et ceux qui ne sont que les compagnons. Cet infortuné n’est pas en proie à des hallucinations, il se reconnaît dans le miroir il lui faut des hallucinogènes.

Quel rapport avec un détour par la Chine. C’est à se pencher sur La Chine romanesque de J. Lévi que l’on apercevra la question du miroir et de la voix (les rétros glottes). Il y sera question des barbares : les fǎnshé : 反舌 et l’on étudiera avec délectation le caractère fǎn :dont le rapport avec l’ironie (au fond la fin de la psychanalyse) et le miroir est plus que suggéré.  



Présentation du séminaire du Jeudi 16 novembre 2006


Ma lecture du livre de Jullien Bonhomme tend à y retrouver (d’où découle la nécessité d’autres lectures) ce que je nomme « structure spéculaire » (distincte de la catégorie de l’imaginaire de J. Lacan). Elle comprend le trépied : miroir (non métaphorique) c’est-à-dire le support de la pulsion scopique, l’écho, la voix (pulsion invocante), l’écriture (la question du nom patronymique). J’y ajouterai (comme plus une) la répétition en temps réel et non pas après-coup.

Pour cette soirée j’insisterai sur la question des sons (des traits distinctifs) du plus large spectre possible, aussi bien dans le « miroir et le crâne » que dans « La Chine romanesque » préliminaires pour aborder ultérieurement la question de la signification et donc de l’ironie et du paradoxe ; en chinois : fǎnyǔ, 反语 et fǎnlùn, 反论

La passerelle avec le « miroir des fleurs » qui met en scène une société les fǎnshé,反舌image inversée de la Chine, au sein de laquelle apparaît cette langue rétroglotte, et la matrice de tous les sons. Fanshe est aussi le nom d’un oiseau capable de dire tous les sons.

Je vois là une relation avec la lalangue et/ou la position du rejeton celui qui est en capacité éphémère de distinguer les traits distinctifs de toutes les langues.

Sur le site de J. Bonhomme vous pourrez écouter les sons produits par l’arc musical ; mongonggo.

http://julienbonhomme.ethno.free.fr/

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L’ensemble des présentations des séances 
depuis 2004
est consultable par ici
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Séminaire de Michel Guibal

2006 - 2007


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